LE SUCCÈS GRANDISSANT DES ENTREPRISES CAMEROUNAISES DANS LE DOMAINE DE LA RSE

Il est possible de constater une légère évolution de la RSE au Cameroun. En effet, l’Etat avec la collaboration du ministère des PME, a décidé de mettre en place une plate-forme de dialogue entre des parties prenantes pour aboutir à l’élaboration des politiques publiques de RSE. Cette initiative a pour objectif de favoriser la co-construction d’une politique publique de RSE adaptée au contexte Camerounais.

Cette plateforme a aussi incité les entreprises comme Azur SA, Cimencam et Universal business & tour à réaliser des audits RSE. Toutefois, les résultats de ces audits ne sont pas diffusés en ligne, il n’est pas encore possible aujourd’hui de les consulter.

En parallèle, la vision 2025 du gouvernement camerounais, a pour but de «formuler une vision volontariste du développement à long terme du Cameroun». En formulant des phases d’objectifs à atteindre, le gouvernement espère développer le pays sur plusieurs aspects dont celui de la RSE et du développement durable.

En plus de cela, l’institut africain RSE, une compagnie de conseil en stratégie RSE et d’investissement socialement responsable pour des acteurs privés et publics, a également réalisé un audit RSE. En effet, l’institut a réalisé un sondage en 2014 sur 16 entreprises camerounaises (secteurs d’activités confondus) concernant les enjeux RSE.

Et il en est sorti que :

  • Près de 73 % des entreprises ne disposent pas d’un service développement durable ou RSE.
  • Près de 47 % des Groupes des Ressources humaines (GRH) sont peu familiers avec de la notion de RSE.
  • Pour 92 % des GRH, la RSE améliore le volume d’affaires et la performance économique et financière de l’entreprise.
  • Pour 31 % des GRH, l’implémentation de la RSE devrait dépendre de la volonté de la direction.
  • Près de 43 % des GRH ont des connaissances sur la norme ISO 26000; 19% connaissent les principes directeurs de l’OCDE et de la déclaration tripartite OIT; Et moins de 5 % des GRH connaissent la norme sociale SA 8000.

Concernant l’investissement responsable, un guide d’accompagnement a été mis en place en 2016 par Marie Hélène Bois-Brochu et Edwige Jounda. Il s’adresse particulièrement au Cameroun et à l’Afrique Centrale. L’objectif de ce guide et d’apporter des éclaircissements sur la RSE et comment la mettre en oeuvre.

La RSE peut s’appliquer quotidiennement sans être nommée : cas de Adèle Kamtchouang, PDG de Tropik Industries.

Quand Adèle Kamtchouang est devenue PDG de Tropik Industries, l’entreprise était sur le point de faire faillite et de fermer. A ce moment là, Mme. Kamtchouang a défini trois objectifs majeurs : produire des bien et des services, créer des emplois pour permettre à tout le monde de profiter des retombées de la croissance économique, et enfin protéger l’environnement. Sans le savoir, ces objectifs étaient reliés aux principes RSE. Elle a également fait preuve de transparence à l’égard de toutes les parties prenantes, que ce soit le personnel ou les fournisseurs, pour leur faire comprendre l’état financier de l’entreprise. Elle a imposé 8h de travail par jour, aménagé les emplois du temps des femmes enceintes et entreprit d’autres initiatives dans ce sens. C’est en mettant ces actions RSE que Tropik Industries a réussi à remonter la pente.

Cet exemple montre que certaines actions prises dans les entreprises au Cameroun sont considérées comme RSE ou bien représentent des piliers du développement durable; sauf que les compagnies ne nomment pas ces actions telles quelles. C’est ce qui est expliqué également dans l’article de Joël Ntsondé et Franck Aggeri sur Repenser la RSE dans le contexte d’un pays en voie de développement, le cas de l’économie circulaire au Cameroun.

Autre entreprise à succès : Kemit Ecology et le charbon bio

Kemit Ecology est une PME camerounaise créée en 2014 par Muller Tenkeu. Cet ancien étudiant en écologie a constaté qu’il est fréquent de trouver des piles de déchets organiques ménagers partout en Afrique. Après un an de tests, il a développé une solution innovante pour transformer ces déchets en charbon écologique. Cette action a deux buts, tout d’abord créer de l’énergie propre, mais également lutter contre la déforestation. Au début, la société ne produisait qu’une tonne de charbon par mois et aujourd’hui elle est passée à 6 tonnes. Ceci lui a permit de remporter deux prix : Entrepreneur Vert jeune d’initiatives climat à la COP22 à Marrakech en 2016 et le prix de la meilleure technologie au Cameroun.

Monaem Ben Lellahom
Monaem Ben Lellahom

Group CEO and Founding Partner

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